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Gilles Sacksick
Né à Paris en 1942
Grand Prix de Portrait Paul-Louis Weiller (Institut de France) 1979
Pensionnaire de la Casa Vélasquez (Madrid) de 1979 à 1981
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Depuis sa première exposition personnelle, en 1968, quarante années de peinture, jalonnées par des rencontres, des épreuves et des recherches de différentes natures; un parcours sous-tendu par une réflexion centrée d'abord sur son métier puis élargie à d'autres terrains. On le sait, la vie d'un artiste ne se résume pas en une suite de dates, même si certaines d'entre elles peuvent êtres considérées comme plus marquantes. En quelques lignes, cette notice tente d'en restituer un portrait aussi fidèle que possible.
Né à Paris en 1942, Gilles Sacksick commence à dessiner dès le plus jeune âge, puis à fréquenter assidûment le Louvre, sans autre émulation que celle de son propre regard sur des maîtres aussi différents que Rubens et Vermeer, Rembrandt et Delacroix, qu'il aime alors sans distinction de genre, d'école ou de siècle, avec une égale vénération. Sa première peinture est réalisée à 15 ans, avec de l'huile de cuisine, d'après un autoportrait de Rembrandt.
Après une scolarité au Lycée Voltaire à Paris, il entreprend des études de dessin avec le projet résolu de devenir peintre. Si naturelle que puisse nous paraître aujourd'hui cette décision, elle n'allait pas de soi dans le contexte de l'époque, tant celui de sa famille, austère et sans ressources, que celui de l'atelier d'art où il arriva, un matin de septembre 1961. On y visait l'accès aux écoles supérieures d'arts -plus ou moins appliqués- et à des professions de graphiste ou de décorateur. Aux yeux de ses condisciples, comme à ceux des professeurs, son ambition de peindre et de vivre de sa peinture apparaissait comme une outrecuidance presque indécente.
De fait, après être entré à l'Ecole des Beaux-arts de Paris, dont il ne suivra pas l'enseignement, Gilles Sacksick dut se résoudre à vivre quelques années de l'illustration de livres et de journaux tout en poursuivant son travail pictural.
C'est chez un éditeur qu'il rencontre en 1964 Dominique Halévy qui, sur le point d'ouvrir une galerie, lui propose de participer à l'exposition collective inaugurale (1967) puis d'y faire, un an plus tard, sa première exposition personnelle. Dans les années suivantes les expositions s'enchaînent, en différents lieux, à Paris et dans le Lot, où il transforme une grange en atelier et en lieu de vie.
Dès 1974-75, il s'intéresse à la question de l'œuvre «multiple», en venant ainsi à aborder la technique de la lithographie (d'abord chez Bramsen), puis de la gravure sur cuivre, à l'atelier de Pierre Pichard, imprimeur en taille-douce, qui sera l'imprimeur de ses premières eaux-fortes.
Dans cette même période il s'initie à la fresque et peint trois grandes compositions, l'une pour la ville d'Asnières, les deux autres chez Paule Pinelli qui deviendra l'un de ses plus fidèles collectionneurs.
Le portrait a toujours fait partie de son œuvre peinte. C'est ainsi qu'en 1979, il reçoit le Grand Prix de Portrait Paul Louis Weiller, puis devient, pendant deux ans, pensionnaire à la Casa Vélasquez à Madrid.
De 1980 à 1985, la galerie Art Yomiuri à Paris montre régulièrement son travail. La première exposition dans ces murs est préfacée par Robert Doisneau avec qui Gilles Sacksick entretiendra une amitié qui ne s'achèvera qu'avec la disparition du photographe. L'autre grand aîné et ami sera André Dhôtel, dont l'œuvre et la présence attentive accompagneront le peintre tout au long de sa vie.
De très nombreuses expositions, dont on pourra prendre connaissance par les publications et catalogues, se succèdent à Paris, Saint-Céré, Decazeville, puis à Londres, Bath, New York (Bruton Gallery, Grande-Bretagne, de 1986 à 1989), Tokyo, Osaka, et aux musées Goya à Castres, Fragonard à Maisons-Alfort.
En 1997, une première et importante exposition rétrospective est organisée au musée Bourdelle à Paris.
Parallèlement, Gilles Sacksick s'est intéressé au théâtre et réalise (de 1990 à 1992) des mises en scène à Paris pour la troupe animée par son fils Thomas. Pour Les Amours de Don Perlimplin et de Bélise en leur jardin, de Lorca, il brosse les décors, compose la musique de scène et dessine les costumes.
Car Gilles Sacksick se consacre à la musique avec la même ferveur que celle qu'il voue à la peinture.
Cette multiplicité d'activités artistiques surprend parfois. On admire la diversité des talents mais on établit malgré soi et en fonction de ses propres intérêts, une hiérarchie que Gilles Sacksick, pour sa part, ne reconnaît pas. Dans son esprit, ce sont les mêmes choses, la mème vision, les mêmes émotions qui sont dites et traduites par différents médiums. C'est ainsi qu'il consacre aussi une part de son temps à l'écriture.
En 2003, un film 35mm, Sacksick et la Couleur du Temps, est réalisé par Bertrand Renaudineau et Gérard Emmanuel da Silva. Il a été projeté à l'UNESCO, dans le cadre du festival des films d'art.
Enfin, l'édition d'estampes et d'ouvrages de bibliophilie, de plus en plus régulière, a justifié la création, avec Bruno Mielvaque, d'un atelier artisanal, «Litho-Lissac» (près de Brive), où Gilles Sacksick peut ainsi créer directement sur la pierre lithographique, suivre et maîtriser pas à pas toutes les phases de réalisation de l'estampe.
Sur le travail de Gilles Sacksick, plusieurs auteurs ont écrit, parmi lesquels Laura Alcoba, Myriam Anissimov, Jean-Louis Augé, Jean de Chauveron, Gérard Emmanuel da Silva, André Dhôtel, Pascal Dibie, Robert Doisneau, Jean-Marie Dunoyer, Claire Etcherelli, Michel Fromaget, Pierre Gibert, Jean Grosjean, Dominique Halévy, Jean-Luc Marion, Lionel Mirisch, Pierre Saïet, Matthieu Saulière, Jean-Marc Sourdillon.
Outre les nombreux catalogues, la galerie Marie-Hélène Bou publie, en 1992, la première monographie consacrée à son œuvre. Des textes de Pierre Saïet, André Dhôtel, Robert Doisneau l'accompagnent.
En 2000 Paule Pinelli (La Flèche du Temps) publie un livre sur les dessins du peintre : «Le Carnet», préfacé par Myriam Anissimov.
Puis, en 2006 paraît La paix me remplit, ouvrage conçu et publié par Takashi Doï (Tokyo).
Depuis 2005, La Maison-près-Bastille à Paris présente chaque année le travail de Gilles Sacksick.
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